Méthodes quantitatives de datation automatique pour des textes médiévaux de langue latine : le cas de la littérature hagiographique (thèse de doctorat)

Dans le cadre de sa thèse de doctorat, Guillaume Quintin (ReSIC & Ratio DH, Université libre de Bruxelles) s’intéresse aux textes hagiographiques tardo-antiques et médiévaux de langue latine, c’est-à-dire des textes qui ont pour sujet les saints chrétiens, leur vie, leurs miracles et leurs reliques. Il s’agit d’un corpus vaste (plusieurs centaines de textes) et pluriséculaire (III^e – XIII^e s.).

Le projet de recherche se compose de trois aspects principaux.

Le premier aspect, qui constitue le cœur de la recherche, est d’explorer ce riche corpus à l’aide de méthodes quantitatives et de tenter d’en extraire une structure interne. En particulier, il est question de conceptualiser, développer et adapter des techniques d’apprentissage automatique pour permettre de dater les textes étudiés. Afin de parvenir à cet objectif en évitant les difficultés propres à la littérature hagiographique, il est nécessaire dans un premier temps d’étendre le corpus à tous les textes en latin tardif et médiéval et de créer un modèle de datation automatique efficace pour ce « corpus étendu ».

Le deuxième aspect est une suite immédiate du précédent : il s’agit de repérer, dans les résultats de l’exploration quantitative du corpus, des dossiers particulièrement intéressants qu’il serait possible d’étudier non seulement quantitativement, à l’aide des méthodes propres aux humanités numériques, mais également qualitativement, en utilisant les méthodes traditionnelles de la philologie, de la linguistique et de l’histoire.

Le troisième aspect prend la forme d’un recul critique sur les méthodes quantitatives mises en oeuvre dans le cadre de la recherche et la façon dont celles-ci s’intégrent dans les débats qui animent les sciences humaines. Il y a lieu, par exemple, de questionner la place qu’occupent des « preuves » obtenues quantitativement dans l’historiographie d’un sujet donné.